Cyclotourisme en France : une vague verte qui redessine l’économie locale

Le vélo ne fait plus seulement tourner les roues : il fait aussi tourner l’économie. En France, le cyclotourisme connaît une croissance spectaculaire et durable. Ce tourisme doux, synonyme de liberté et d’authenticité, attire chaque année des millions de voyageurs, français comme étrangers, qui sillonnent les itinéraires cyclables à la découverte des terroirs.

Mais derrière cette tendance de fond se cache une opportunité d’investissement majeure pour les professionnels et porteurs de projets dans l’hébergement, la restauration et les loisirs. Ces cyclotouristes ont des besoins précis, des attentes fortes… et une envie de consommer local.

Une croissance à deux chiffres, un potentiel loin d’être saturé

En 2024, le marché du cyclotourisme en France représente plus de 5 milliards d’euros de retombées économiques annuelles, avec une hausse continue depuis plus de dix ans. Plus de 3 millions de séjours touristiques à vélo sont enregistrés chaque année, et les prévisions estiment que la France deviendra la première destination mondiale d’ici 2030.

Ce développement est soutenu par :

• La création ou rénovation de plus de 100 000 km de pistes cyclables d’ici 2030.

• L’essor des vélos à assistance électrique, qui ouvre la pratique à de nouvelles clientèles (seniors, familles, néo-sportifs).

• Un engouement pour le tourisme durable, local et expérientiel.

L’hébergement : des nuits à vélo, mais pas à l’arrache

Les cyclotouristes dépensent en moyenne 68 €/jour pour un itinérant, et 86 €/jour pour un séjour à la carte. Et une part importante de cette somme est consacrée à l’hébergement.

Ce qu’ils recherchent :

• Des hébergements à la nuitée, souples et abordables.

• Des structures avec garage à vélo sécurisé, borne de recharge VAE, kits de réparation.

• Des hébergements labellisés Accueil Vélo, qui rassurent et attirent les clients.

Opportunités pour les investisseurs :

• Développer des hébergements insolites (bulles, tiny houses, cabanes), très prisés pour leur aspect “nature & confort”.

• Créer des aires de bivouac aménagées ou des campings cyclo-friendly.

• Requalifier de petites structures hôtelières rurales pour répondre aux besoins des itinérants.

À retenir : plus de 3 000 établissements sont aujourd’hui labellisés “Accueil Vélo”, mais la demande reste supérieure à l’offre sur de nombreux itinéraires cyclables majeurs.

La restauration : un carburant pour pédaler… et savourer

Les cyclotouristes ont faim de territoire. Leurs dépenses en restauration représentent environ 20 % de leurs budgets de séjour. Ils recherchent :

• Des restaurants avec service rapide, produits frais et options végétariennes ou énergétiques.

• Des terrasses accessibles pour stationner les vélos en toute sécurité.

• Des pauses gastronomiques locales, surtout en fin de journée ou sur les étapes-clés.

Opportunités à saisir :

• Créer ou transformer des snacks cyclo-gourmands le long des véloroutes.

• Intégrer des offres à emporter ou en livraison sur le parcours.

• Développer des partenariats avec des hébergeurs ou offices de tourisme pour figurer dans les guides de parcours.

Les loisirs : quand le vélo devient une porte d’entrée vers d’autres expériences

Le cyclotouriste est curieux, mobile, et friand d’activités complémentaires. Il aime s’arrêter, explorer, goûter, apprendre. L’offre de loisirs, si elle est adaptée, peut rapidement devenir un relais de croissance.

Ce qui fonctionne :

• Les balades guidées à vélo (nature, patrimoine, street art…).

• Les activités de pleine nature en lien avec les étapes (canoë, escalade, via ferrata, golf…).

• Les dégustations chez les producteurs locaux, les visites de caves, de moulins, de sites historiques…

Le combo gagnant ? Un parcours vélo qui mêle hébergement de charme, dîner terroir et expérience locale. Une logique de panier moyen et d’attractivité territoriale.

Où investir ? Le vélo attire… là où il passe

Les territoires dotés d’infrastructures cyclables voient émerger de véritables écosystèmes économiques autour de cette pratique. C’est notamment le cas :

• Des itinéraires EuroVelo (Loire à Vélo, Vélodyssée, ViaRhôna…).

• Des territoires ruraux en reconversion cherchant à valoriser leur cadre de vie.

• Des agglomérations en quête d’un tourisme décarboné à forte valeur ajoutée.

Focus territoire : La Vallée de la Dordogne à vélo, un laboratoire d’attractivité cyclable

Dans le nord du Lot, Cauvaldor transforme la Vallée de la Dordogne en une destination de référence pour le cyclotourisme rural. Ce territoire conjugue itinéraires structurés, paysages d’exception, villages classés et hospitalité locale pour proposer une expérience immersive au fil de l’eau.

L’itinéraire « Vallée du Lot à Vélo » illustre cette ambition : falaises, bastides, vignobles, étapes gourmandes ou culturelles, tout y est pensé pour le voyage à vélo. L’implication des collectivités a permis de :

• Développer la fréquentation sur des secteurs peu valorisés.
• Encourager des hébergements labellisés « Accueil Vélo ».
• Stimuler les activités de proximité (balades, visites, ateliers…).

Une promotion ciblée (boucles à thème, séjours clés en main, mise en réseau des pros) renforce l’attractivité du territoire. Le cyclotourisme devient ainsi un vecteur de développement local et durable.

Focus territoire : Châtellerault, carrefour cyclotouristique entre Scandibérique et Ligne Verte

Châtellerault, au nord de la Vienne, s’impose comme un pôle cyclotouristique stratégique en Nouvelle-Aquitaine, situé entre deux itinéraires majeurs :

• La Scandibérique (EuroVelo 3), axe européen reliant la Norvège à l’Espagne, attire une clientèle itinérante en quête d’étapes pratiques.

• La Ligne Verte, voie douce sur une ancienne voie ferrée, séduit les familles et excursionnistes avec une offre slow tourisme de proximité.

Cette double attractivité fait de Châtellerault une étape clé pour développer :

• Des hébergements à la nuitée (classiques ou insolites),

• Des restaurants rapides ou terroir adaptés aux cyclistes,

• Des loisirs nature et culture (location VAE, balades guidées…).

Grâce à une stratégie active (signalétique, valorisation du patrimoine, mise en réseau), la ville transforme le passage des cyclotouristes en retombées économiques locales concrètes.

Châtellerault prouve qu’une ville moyenne peut capter différentes clientèles cyclo en misant sur ses atouts existants et une politique volontariste.

Un marché en mouvement, une dynamique locale

Le cyclotourisme est un moteur discret mais puissant du développement économique local. Il attire des clientèles de plus en plus larges, fidélise, incite à l’arrêt et à la consommation locale. Pour les porteurs de projets, c’est le moment idéal pour se positionner sur ce segment en plein essor.

Que vous soyez porteur de projet dans l’hébergement insolite, la restauration locale, ou les activités de loisirs, les territoires cyclables vous ouvrent la voie. Et les collectivités sont prêtes à vous accompagner.

Vous avez un projet ? Contactez nous !

Emilie Mollé

Emilie, spécialiste en développement touristique, accompagne les porteurs de projets dans leur recherche de sites d’implantation. Grâce à sa maîtrise des dynamiques d’investissement dans le tourisme et sa veille constante de l’évolution du marché, elle identifie les territoires à fort potentiel et saura vous guider vers les meilleures opportunités. Son accompagnement personnalisé vous aidera à optimiser vos démarches et l’accès aux aides financières adaptées.